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en cette rentrée, être cynique, ou ne pas ?

   non pas que le bal politique de rentrée me blase (au contraire)



Anita J. Anisten entre deux chiens au Domaine de Saint-Cloud, photographie Alain Volut 2020
Anita J. Anisten, Domaine de Saint-Cloud, entre les chiens, photographie Alain Volut, 2020


tout à trac, et comme le veut l’esprit d’un bloc-notes :

 

deux maximes pour commencer, attribuées au philosophe cynique, Antisthène :

 

« Il est esclave sans le savoir, celui qui craint les autres. » (Stobée, III., 8, 14)


« Les gens appelés à devenir des hommes de bien devront façonner leur corps par la gymnastique et leur esprit par le raisonnement. » (II., 31, 68)


histoire de dire, d’emblée, qu’on ne sera pas totalement éloigné de notre gymnosophie 😉 


-

 

puis, retour-nement vers le futur :

 

avant, le cynisme : un anticonformisme, une philosophie de la liberté, dans la sobriété 

un cynique dans ce sens = un peu Sādhu, très moine Zen avec son bâton (surtout),

un philosophe (quoi qu’il en dise), punk (par anticipation du TINA*)


aujourd’hui, le cynisme : un conformisme qui voit, certes, l’hypocrisie du jeu social et politique, mais, « choisit » de ne rien faire contre et de regarder (voire, produire) des séries Netflix (je précise que je n'ai rien contre les séries - bon ça dépend lesquelles évidemment ^^- ni la fiction en général, mais, quand le divertissement devient un opium, cela me désole, notre bien le plus précieux étant si fugace, par définition...)


aujourd’hui, parmi les critiques du cynisme contemporain : le « scepticisme optimiste » (hopeful skepticism) du Pr. Zaki, que je vous laisse découvrir sur le podcast de Andrew Huberman, et, le risque d’un autre conformisme… (?)

 

-

 

donc c’est moins la situation politique de notre pays 🙄 que la sérendipité d’une écoute au hasard de mes abonnements qui m’a amenée à ce sujet tout récemment, avec cet épisode de septembre du Andrew Huberman Lab, où il était question de cynisme :

 


même si, un peu dommage que la participation, à l’enthousiasme communicatif et serein, en plus d’être intéressante et accessible, d’un professeur de psychologie à Standford, Jamil Zaki (qui s’est spécialisé dans l’étude des émotions et notamment de l’empathie), soit réduite à ce titre racoleur (qui, à sa manière, pourra nourrir paradoxalement une idéologie cynique au sens contemporain de son désengagement du politique dès lors que l’injustice sociale est bien souvent l’éléphant dans la pièce de l'industrie de l'optimisation de soi – le thème du podcast de Huberman – qui fonctionnera toujours mieux quand on en a le temps donc les moyens donc le temps donc (…)


anyway 


en l’écoutant, je me disais qu’en France, ne pas cultiver un certain cynisme (au sens contemporain d’un scepticisme un peu stérile et surtout, pas vraiment compris), est, culturellement, douteux. J’ai, personnellement, longtemps été perçue comme la « naïve » de ma famille vs l’idéaliste, dont les indignations semblaient aussi vaines que la confiance que je pouvais et peux encore aujourd'hui accorder très rapidement à un être humain (qui n’exclut surtout pas ce qui précède), un trait un peu stupide de mon idiosyncrasie (qui je vous l'assure, ne manque pas d'esprit critique, pourtant ^_^)

et, en un sens, je veux bien assumer d'être tout cela aujourd’hui...

 

... tant il semblerait que, lorsqu’on se penche sur cette manière de voir (au sens contemporain du cynisme donc), on comprend (ou de ce que j’en ai retenu ^^)

1. Qu’elle inhiberait notre faculté d’apprentissage (donc nous rend bête)

2. Nous rendrait moins créatif/ves

3. Et moins confiant·e aussi (mais de l’œuf ou de la poule, déterminer cause et conséquence ici n’est pas toujours très clair pour moi, faute à mon anglais, possiblement, mon attention flottante aussi - à tenter de faire mille choses à la fois oups..., à moins que ce ne soit tout simplement pas clair du tout, ni pour moi ni pour personne, à réécouter…)

4. les individus à l’attitude cynique seraient en plus mauvaise santé… (même remarque et oui ça peut piquer ce type de corrélations hein... à écouter) 

5. Etc. (et pas forcément dans cet ordre)


cela fait aussi beaucoup de bien de revoir, science à l’appui (fou que l’on doive en passer par des ÉÉÉtudes, tant l’expérience d’être humain est tissée de ce qui suit : il suffit de s’asseoir - méditer - et on le comprend très rapidement), combien nos biais de négativité, notre propension à fabriquer des stéréotypes (les réseaux sociaux n’arrangeant évidemment pas les choses ici hum) affectent notre confiance bien sûr, nourrissant notre cynisme (en cercle vicieux)

alors qu’on n’est pas si souvent ces caricatures extrémistes que l’on s’imagine trop rapidement de l’autre, ou que cet autre se fait de nous (l’exemple de la perception des personnes votant pour le parti Républicain comme économiquement très favorisées, par les votant·es démocrates, et, de ces dernier·es, comme autant de furies woke par les personnes votant pour le GOP, est édifiant) 

=> cela fait du bien, je veux dire, de comprendre, surtout, combien ces constructions (c'est-à-dire à considérer pour ce qu'elles sont - des illusions la plupart du temps) contredisent une tendance naturelle : nous voulons, fondamentalement, aider nos congénères (oui !), et nous pouvons, rencontrer (pour tout un tas de raisons), énormément de difficultés à projeter la bienveillance de l’autre, nous avons tendance à la remettre en question, d’office,

 

et ce type d’attitude n’est pas une fatalité 


si cela ne tenait qu’à moi => mettez-vous à la méditation 🙂

de présence attentive (mindfulness) par exemple…

mais aussi, évidemment dans ce contexte, heartfulness toutes !

=> retrouvez mes cours de méditation :

. tous les mercredis à 20 h 10 au Studiolo (my place ^^) Paris 15e arr

en présence + en visio. si c'est mieux pour vous

16, rue Robert Fleury

. & le samedi à 18 h 30 chez les studios YAY à Paris 17e arr.

77, rue Cardinet


 

  pour une rentrée sans cynisme ou bien, vous l’aurez compris, façon Antisthène et Diogène de Sinope pour un vrai bol d’air frais du Ve siècle, et toujours " en mode " mindful yogi, pardi !

 


Anita J. Anisten

le 6 septembre 2024


 

TINA* There Is No Alternative (Margaret Thatcher, ancienne première ministre du Royaume-Uni, Conservative Party)

 

. . . . . . . . . . . . . . . .

 

post scriptum il y a bien sûr un cadre idéologique à prendre en compte ici : le podcast de Andrew Huberman, où l’on apprend vraiment beaucoup de choses… est aussi un média où l’on pourrait, si l'on n'y prend garde, apprendre à devenir des petits soldats hyper adaptés (ce que je n’ai jamais été, et ne serai jamais, même en ayant essayé… ce qui fut une très grande violence à chaque fois que j'ai essayé)


j’avoue ma parfaite ambivalence :

 

-       question si humaine et partagée : comment y faire, avec la vie, et, heureusement, il y a la science et sa vulgarisation, tout un travail, à reconnaître,


- versus : questionnements et craintes qui l’accompagnent, cette science, et, notamment, quant à certaines de ses allégeances, plus ou moins assumées, à l’idéologie productiviste généralisée de nos existences, nécessitant d’en combler les aspérités, lisser, normer des individus sans désirs autres que « voyager » (tant c’est bien écrasé à l'endroit du désir… comprenez que je ne hais pas les voyages ni les explorateurs, pour reprendre en la détournant la fameuse phrase d'un anthropologue, mais je déplore la consommation d'expériences, incluant des ateliers de yoga, des " dégustations " etc. où les termes " yoga " et " aliment " seraient devenus accessoires, presque),

et, de rendre ces individus entièrement responsables de leur mal-être, quand nous sommes en grande partie tributaires de facteurs sociaux, politiques-intimes, économiques… qui nous dépassent, sur lesquels nous avons encore, cependant, des marges de manœuvre, si nous refusons un cynisme contemporain qui ne dit pas toujours son nom


… il y aurait tant d’ « outils », « protocoles », « kits » à disposition, comme ce podcast - paré des meilleures intentions et que j’aime écouter, en même temps qu’il me terrifie, me renvoyant à ce qui ne fonctionnera jamais, chez moi… pas plus qu’un·e autre au fond, dès lors que nous ne sommes pas (encore devenu·es ?) des « systèmes d'assemblage standardisés, pour une production entièrement automatisée et d'une grande efficacité » (cc d’un site de machines), mais, des êtres fêlés, à la fois vulnérables et puissants

 

 

 

 

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