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de l’intention en pratique… de Yoga (entre autres)

Photo du rédacteur: anita.j.anistenanita.j.anisten

Dernière mise à jour : 30 mars 2023

j’ai choisi de revenir cette année (saison 2022-2023) dans mes cours de yoga sur le thème de l’intention, à partir de mon interprétation des textes de référence (théoriques et pratiques), mais ne s’y réduisant pas non plus

il me faudra sans doute proposer bientôt un petit « résumé des épisodes précédents »

et puis faire du tri aussi dans mes loooongues lettres de nouvelles car je me dis que leur propos pourrait bien t’intéresser si tu es arrivé.e sur cette page


je trouve cela savoureux, depuis le temps que la rubrique blog existe sur mon site, de l’extirper de son devenir-fantôme, depuis ce thème de l’intention


je précise mais cela commence à être évident je crois, que cet espace relève plus du bloc-notes que de l’exposé méthodique, exhaustif et… discipliné


je reviens actuellement dans mes cours (au Studiolo et chez YAY à Paris) au Yoga Sutra, ce fil du Yoga qu’on perd si facilement à le lire sans explication de texte – et même à le pratiquer mais c’est peut-être une autre histoire, à moins que

je prends ici pour référence le, plutôt accessible, Mazet (Françoise M. qui propose une traduction en français du sanscrit accompagnée de ses commentaires aux éditions Albin Michel, 1991)


j’en étais où ?


mon regard s’est arrêté dernièrement au sutra 18 du premier chapitre, je te laisse aller regarder mais en gros il y est question d’un stade de délivrance-, Samādhi (-du-cycle-des-renaissances-que-recherche-dans-ce-contexte-notre-yogin). L’auteur mythique de ce recueil d’aphorisme, Patañjali, nous dit qu’à ce stade du Samādhi, dit asamprajnata (« sans support » : la conscience ne serait plus tournée vers quelque objet que ce soit), un truc grince encore aux entournures dans cet état de joie suprême. Ce truc, c’est le samskāra : « impressions, empreintes, strates psychiques accumulées ».


tout cela pour dire (ou casser l’ambiance ? allezzzz tu le sais tout autant que moi, ce truc des résolutions dure deux semaines en moyenne avant que le Blue Monday ne s’abatte sur ton moral de trop petit humain de l’hémisphère nord en manque d’ensoleillement), je reprends le fil : pour dire que tes vœux de début d’année, malgré les meilleures intentions qui les portent, malgré une pratique intense, sont imprégnés de tes mémoires, ce qu’un neurologue comprendra à sa façon quelques siècles après Patañjali sous d’autres cieux cependant gorgés de voyages (lire ici tous les ouvrages de Christia-ne Berthelet Lorelle sur les liens entre psychanalyse et yoga, ma préférence va au très beau recueil de texte, De l’un à l’autre chez Liber, 2007). Et, ces mémoires portent à conséquences. Dit autrement, le moi n’est pas maître en sa demeure (Sigmund Freud, Introduction à la psychanalyse, 1917), il est traversé par des pulsions qui entrent en conflit avec ce que la conscience veut, ou croit vouloir… mais ne désire pas (…)


que retenir de cette notion sinon, déjà, consentir à quelque humilité – une forme de maturité dans la pratique ? Étant entendu que, si le yogin du Yoga sutra qui passe toute la sainte journée dans ses prānāyāma galère à se libérer totalement… alors n’y pense même pas !

ou, différemment

sans rechercher le Samādhi nécessairement, si nous pratiquons, c’est bien que nous aspirons à modifier quelque chose de notre état.

je te propose de remplacer « délivrance » par « réconciliation », et je pense que ce sera déjà plus clair, et, plus... humain. Ou humain 2023 si tu préfères.

puis, chemin faisant, goûtant aux attraits d’un mental apaisé, nous aspirons à nous asseoir plus durablement… peut-être / on essaye ^^ / il y a des rechutes

=> à ce moment il me faut revenir au début de ma saison d’enseignement : l’état pacifié dont il question, ou ce que nous recherchons si nous choisissons le yoga et non le Pilates (ou une autre gymnastique douce), résulte d’une pratique favorisant une forme de ralentissement du flot des pensées permettant la prise de conscience que nous ne nous réduisons pas à mentaliser, trier, classer, binger… partant du constat de notre épuisement à vivre tous ces mouvements de notre pensée en direction de toutes sortes de sollicitations, externes (pas besoin de te faire un dessin on est en 2023)… et internes, dont nos ruminations seraient un exemple (retour au Samskāra). Lorsque toutes ces circonvolutions ralentissent, se resserrent, voire, quand elles auraient cessé, c’est cela, l’état de Yoga (I. 2).


=> l’antidote n°1 aux surcharges mentales de toutes sortes, si tu es là, c’est que tu en as sans doute entendu parler, cet antidote va consister à cultiver au fil de ta pratique une présence attentive afin de laisser progressivement émerger cette expérience d’unité avec ce qui est dans le flow de dhyāna, la méditation


cet antidote prend donc à contre-courant (stratégie du contre-courant proposée par ailleurs en II. 10) l’énergie parfois pesante du samskāra lorsque nos fantômes nous hantent et que nous avons cette impression désagréable, voire, mortifère, de sédimenter tandis que nos histoires nous tourmentent encore aujourd’hui alors que leurs protagonistes ont changé ou ne font plus partie de nos vies depuis longtemps


quel rapport avec la pratique sur le tapis – sur le coussin ? Le rapport, et, même, l’intérêt, c’est que tu peux repérer la vivacité de tes mémoires à l’œuvre beaucoup plus facilement dans le contexte d’une séance de yoga (j’y inclus ce qu’on appelle aujourd’hui « méditation ») du fait du ralentissement de ton corps, sinon, de sa relative immobilité, et des manières de poser ton attention ici et là, puis, de laisser venir ce qui vient…


un exemple de conditionnement : quand tu comprends que tu es en train de t’échiner à vouloir toucher l’extrémité extrême de ton corps (et de ta douleur qui ne tardera pas), il est à parier que tu n’as pas inventé tout.e seul.e cette manière de vouloir à tout prix aller plus loin, faire plus, et encore plus in-ten-sément : cette intériorisation d’une injonction (parentale, sociétale…), tu en es tout imprégné.e

=> rewind : un autre antidote aux perturbations du mental consiste à pratiquer dans un esprit de lâcher-prise (pour dire vite parce que oui ce dernier mot est une sacrée enclume, I.12), ce que tu peux relier directement aussi à l’éthique du yoga et à sa première observance : ne pas nuire (II. 30, II. 35). Tu n’es donc là ni pour te déboiter l’épaule ni pour te préparer une petite capsulite dans six mois ou une arthrose précoce parmi tous les chouettes bobos qu’une pratique non adaptée te prépare à éprouver dans la mindfulness of course


bon. Cet exemple est peut-être trop évident (quoique j’en connais…), pris.es que nous sommes collectivement dans le maelström de la performance productiviste de soi tout ça…


mais le plus souvent, le samskāra c’est subtil.


exercice je te propose en ce début d’année un petit travail d’archéologue : révèle les traces, repère les empreintes, débusque tes conditionnements sur ton tapis (ou ton coussin) pour commencer, car – et c’est bien la spécificité d’une pratique psycho-corporelle – c’est depuis tes travaux pratiques ici que tu vas dérouler ensuite (mais s’il-te-plaît, pas comme 99% de mes élèves hommes cis- hétéro le font dans la salle pour signifier quelque chose de leur présence à nous pauvres hères yogini qui assistons alors au plus majestueux des ouragans de moutons et autres poussières d’étoiles…), par-delà ton tapis et la porte de ton studio préféré, une attitude à la fois plus ancrée dans le présent et d’ouverture à ce qui vient, favorisant ton engagement à tisser avec la vie ton propre chemin, sur un mode de plus en plus fluide


comment s’y prendre ? comme je l’évoque plus haut, simplement, le fait de cultiver un sens de présence dans le respect du corps que tu es (que tu sens) dans tes pratiques yogiques (posture, respiration, concentration, assise méditative, relaxation pré-nidrā etc.) va contribuer à moins t’engluer dans un passé qui n’aurait plus trop de rapport avec maintenant, et contredirait tes intentions du moment


NB il n’est pas du tout question de faire table rase du passé hein, d’ailleurs même si tu le voulais ce ne serait pas possible si tu as bien suivi, simplement, tout n’est pas à conserver non plus et la pratique du yoga va autoriser une forme d’allègement, contribuant à te (re)donner de l’allant !


=> Retrouve le cycle des guerrier.es (virabhadrāsana) dans mes séances posturo-respiratoires, au Studiolo pendant tout le mois de janvier :

« le cœur, la sève et les guerrier.es » : en chemin vers la stabilité

(mardi 19 h 20, mercredi 10 h 20 et 18 h 30, vendredi 12 h 15 et 18 h 15 ou 19 h, samedi 10 h)

et pour les Studios YAY, samedi 17 h 30 (Paris 17e arr.) ; jeudi 20 h (18e arr.)

NB le thème est décliné dans tous mes autres cours chez YAY dans le 18e arr. (un dimanche sur deux à 17 h en yin méditatif et à 18 h 15 en yoga nidrā)

=> et toujours le cycle (du programme annuel Les gestes simples) de méditations d’hiver : S’asseoir

mêmes lieux, Studiolo mercredi 20 h (visio. possible) et YAY le samedi à 18 h 30 (17e arr.)




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